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Wadi Sūra II : Peintures ancestrales

Ce sont deux italiens, Massimo et Jacopo Foggini, qui en 2002, sans les ferrues du désert, étaient en expédition et sous cette chaleur écrasante, ils cherchaient de l'ombre, ils ont vu une petite tâche d'ombre en haut d'une dune, ils ont grimpé et là-haut ils ont trouvé bien plus que de l'ombre, puisqu'ils ont trouvé ce fabuleux site des Wadi Sūra 2.


Wadi Sūra II : Peintures ancestrales
Wadi Sūra II : Peintures ancestrales

 Pour accéder à Wadi Sūra 2, c'est plusieurs jours de 4x4, dans la poussière, dans le sable, dans la chaleur, donc on arrive déjà dans un certain état d'esprit, on a vu des environnements arides pendant 4 jours et d'un seul coup, on découvre ce témoignage de vie qui surgit des profondeurs des temps. On arrive dans une sorte de petit amphithéâtre rocheux, qui n'est pas très profond, qui fait à peu près 20 mètres de large et 4 mètres de hauteur, et là on découvre des milliers de peintures qui se déploient, avec surtout des ocres rouges, mais aussi des couleurs blanches, jaunes, il y a plus de 8000 figures qui sont superposées les unes sur les autres, avec différentes phases sur cette surface.


 Aujourd'hui, c'est un abri qui est complètement abandonné, mais ces populations évoluaient dans une steppe savane, elles venaient s'installer à la faveur de lacs temporaires et d'une faune sauvage riche de végétation qui permettait de poursuivre leurs activités quotidiennes.


Wadi Sūra II : Peintures ancestrales
Wadi Sūra II : Peintures ancestrales

La richesse artistique des peintures rupestres

C'est ce contraste qui vraiment crée une émotion très très forte. Les peintures sur les parois de Wadi Soura 2 sont vraiment très variées, on a surtout des représentations humaines, ce qui est très touchant et très différent de l'art rupestre européen. Certains personnages dansent, certains se battent, certains sont alignés et portent des instruments, on ne sait pas exactement ce que c'est.


On a aussi des représentations animales, donc on voit la faune qui se développait là alors qu'aujourd'hui on a quasiment plus de vie dans cette région. Le plus intéressant et le plus fascinant à Wadi Sūra 2, c'est ces fameuses bêtes qui ont été appelées bêtes sans tête. Avec ces bêtes sans tête, on découvre des mythologies dont on ne soupçonnait même pas l'existence il y a une quinzaine d'années.


Wadi Sūra II : Peintures ancestrales
Wadi Sūra II : Peintures ancestrales

Certaines sont en interaction claire avec des humains, donc on voit qu'il y a une préoccupation derrière ça. Après, ça soulève énormément de questions et c'est seulement l'analyse de toutes ces bêtes qui permet de dégager les hypothèses en cours. À Wadi Soura 2, il y a énormément de peintures au pochoir, j'en ai compté entre 900 et 1000.


On a des peintures qui sont, on va dire, classiques dans la rupestre, les mains, les mains avec les abambras. Mais il y a aussi des pieds, ce qui est assez amusant quand on les relève à 3 mètres ou 4 mètres de hauteur. Sur les phases les plus récentes, on est sûrement sur de la peinture au pinceau ou à la brosse.


Wadi Sūra II : Peintures ancestrales
Wadi Sūra II : Peintures ancestrales


Les enjeux de conservation

On n'a pas d'indice absolument clair sur ce qui était employé parce que les fouilles du sol de l'abri n'ont pas permis de retrouver les instruments. Mais ce qui est sûr, c'est qu'on a une précision du trait qui est absolument remarquable pour cette période. Alors, au vu de la succession des styles, c'est très probable que ces peintures se soient étalées dans le temps et que les intentions n'aient pas été les mêmes à chaque fois.


On a des scènes de vie quotidienne qui manifestement sont des témoignages un peu à vif, mais on a aussi ces peintures symboliques avec les fameuses bêtes qui, là, clairement rappellent l'univers religieux des populations préhistoriques qui ont vécu là et qui a probablement été fée dans un contexte très particulier. Le principal risque pour ces peintures aujourd'hui, c'est qu'elles nous ont été transmises en plus de 6 000 ans de conservation dans un état impeccable et aujourd'hui, avec la multiplication des visites, il y a un risque humain qui, effectivement, pèse sur ces peintures.


Wadi Sūra II : Peintures ancestrales
Wadi Sūra II : Peintures ancestrales


Wadi Sūra II : Peintures ancestrales
Wadi Sūra II : Peintures ancestrales



Wadi Sūra II : Peintures ancestrales
Wadi Sūra II : Peintures ancestrales



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