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L’animisme, la première religion des Berbères

Rentrons directement dans le vif du sujet avec le thème de cet article, l'animisme, la première religion des berbères. Premièrement, nous allons analyser les termes. Qu'est-ce que l'animisme et comment il se distingue du polythéisme, du paganisme et du monothéisme. En deuxième partie, nous allons voir en quoi consistent ces croyances.


L’animisme, la première religion des Berbères
L’animisme, la première religion des Berbères

Introduction : Entre Berbères de l’Ouest et de l’Est

Nous allons voir notamment qu'il y avait des différences entre les berbères de l'Ouest et les berbères de l'Est. Vous remarquez que j'ai mis la Tunisie dans les deux, car lors de l'Antiquité ancienne, la Tunisie représentait le pont entre l'Est et l'Ouest. Nous allons voir plus en détail cela. Ensuite, allons voir plus précisément en quoi consiste ces croyances. Là vraiment d'une manière plus précise avec certains lieux sacrés, les astres, le soleil, la lune, les mythes.


l'arbre-monde, l'au-delà, la croyance dans une vie après la mort, l'âme. Et enfin nous allons essayer de voir s'il existe, 1400, plus de 1000 ans après l'arrivée de l'islam en Afrique du Nord, s'il existe aujourd'hui, mais des restes de ces croyances parmi les populations berbères et plus généralement en Afrique du Nord. 


Mise au point : une approche éducative et respectueuse

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je voudrais préciser que cet article n'a pas pour but de vous influencer dans vos croyances, ni de critiquer l'islam ou une autre religion, elle a pour but d'être éducative. donc je vous demanderai de débattre dans le respect, dans les commentaires. Commençons cette première partie en essayant de définir les termes.


Définition de l’animisme

 L'animisme, le polythéisme, etc. Qu'est-ce que l'animisme ? L'animisme, ça va être la croyance dans les forces de la nature, comme quoi les objets vivants, les humains et les animaux, mais aussi les objets non vivants, les paysages, les montagnes, les rivières, les forêts, un esprit. Alors attention, ce n'est pas chaque objet individuellement qui va avoir un esprit, mais bien un esprit pour un spécifique. Par exemple, pour une forêt, ce n'est pas chaque arbre qui va avoir un esprit sacré, mais bien un esprit sacré qui sera dédié à toute la forêt.


Ces esprits, pour les humains qui pratiquaient l'animisme, sont invisibles. Ils ne donnent pas une forme qu'on va appeler anthropomorphique, qui va se retrouver dans le polythéisme. Qu'est-ce que ça veut dire ce mot ? Une forme humaine, humanoïde. pensez polythéisme par exemple dans l'Égypte antique, ces fameux dieux présentés avec une tête d'animaux et un corps d'homme. Ça, dans l'animisme, ça n'existe pas. 


L’absence de temples et le rapport direct à la nature

Les temples dans l'animisme n'existe pas et ça va être la grande différence avec le polythéisme. Car dans l'animisme, l'être humain vit déjà dans un lieu sacré. Il n'a pas besoin de construire un lieu sacré car il vit dans ce lieu sacré. Il va vivre à côté d'un fleuve sacré, à côté d'une montagne sacrée, à côté d'un arbre sacré et donc c'est un tout. 


L'animisme, ça va être un point,un point qui va être le même dans le polythéisme et dans le monothéisme, croit dans la vie après la mort. Donc il croit en l'âme et qu'après la mort, l'âme survit. 


Un animisme multiple, adapté à chaque environnement

Aussi, chaque animisme était différent, car les humains, dépendant de leur environnement, vont pas avoir les mêmes lieux sacrés. Donc la tribu d'Amazonie qui vit dans la jungle au Brésil ne va pas avoir les mêmes esprits, les mêmes dieux sacrés que les Mongols qui vivent dans les steppes.car l'animisme est profondément lié à la nature dans laquelle l'être humain vit. 


Origines préhistoriques de l’animisme

Pourquoi il est lié à la nature ? Ça nous permet de continuer sur l'aspect historique. L'animisme a commencé à exister quand l'homme n'était pas encore sédentarisé, quand il ne maîtrisait pas encore l'agriculture. Pour donner une date, c'est le paléolithique, de moins 500 000 ans à moins 10 000 ans. 


Quand l'homme a commencé...à enterrer ses morts, on considère que l'animisme a commencé car l'homme commence à croire dans une vie après la mort. 


La transition vers la sédentarisation et le polythéisme

Dès lors que l'homme va se sédentariser aux alentours de moins 10 000, on commence à avoir les premiers temples, je pense à Göbekli Tepe en Turquie, en moins 9 000 environ, l'être humain va commencer à dompter la nature. Il va faire l'agriculture, donc il dompte la nature.

 

Et qu'est-ce qui va se passer ? Ces esprits qui étaient dans l'animisme, qui n'avaient pas de forme etc. Quand les humains vont vivre en cité, ils vont adopter un esprit et ils vont le développer. Par exemple dans le Shintoïsme, la religion du Japon, à ses débuts cette religion croyait en les esprits de la nature. 


De l’esprit à la divinité : la personnification des forces

Mais après ces esprits ont progressivement été personnifiés et sont devenus des kami, des divinités.Par exemple, Amaterasu, la déesse du soleil. Au début, était juste l'esprit du soleil, la personnification du soleil.


 C'est pareil pour l'Égypte ancienne. Anubis, représenté par un chacal, autrefois le chacal représentait un animal sacré. Quand les humains se sont sédentarisés, on a accordé à cet esprit une image, une statue, des règles, et on a créé un panthéon.


Le polythéisme a choisi les esprits les plus puissants, les villes ont choisi leur esprit fétiche, leur esprit le plus important pour eux, et dès lors on a ce qu'on appelle un panthéon.


Polythéisme et écriture : la codification des croyances

Et c'est là aussi la différence avec l'animisme. Le polythéisme est fortement lié à l'apparition de l'écriture. Il est la fois fortement lié à la sédentarisation et à l'apparition de l'écriture car l'écriture permet de fixer le mythe, de codifier les règles, codifier la hiérarchie des dieux. Cette hiérarchie, la retrouve à travers la hiérarchie des villes. Les cités, comme en Égypte ancienne, plus la cité était forte.


plus le dieu de cette cité va avoir une importance dans le panthéon. Après, attention, on n'est pas passé de l'animisme et du polythéisme d'une manière abrupte, ça a été un processus très long, et encore aujourd'hui, dans certaines croyances, l'animisme a survi. Donc on peut être à la fois polythéisme et animiste. Encore aujourd'hui, il y a des peuples animistes, les sociétés les plus anciennes, les peuples indigènes d'Amazonie.les peuples chamans du Groenland, les Inuits, les peuples chamans de Mongolie, l'Afrique subsaharienne, et les berbères dans tout ça.


L’animisme chez les Berbères : traces et témoignages

avoir vu qu'est qu'était l'animisme et qu'est qui le différencie du polythéisme entrant maintenant dans le vif du sujet en essayant de voir à travers les récits des auteurs antiques mais aussi les découvertes archéologiques est ce que l'animisme a existé en Afrique du Nord. Alors ce qui saute aux yeux de prime abord c'est que en Afrique du Nord dans la majeure partie du territoire il n'y a pas de temple ni de statue. Vous vous souvenez c'est une des caractéristiques de l'animisme.


Est-ce c'est parce que les populations n'avaient pas le savoir-faire ou bien parce qu'ils étaient animistes ? La première hypothèse peut vite être écartée car l'Afrique du Nord appartient plus ou moins au vieux continent. Il a toujours été en contact avec l'empire romain, avec les Grecs, avec Byzance. Et lors de cette époque, une toute petite partie, mais une partie quand même des Berbères ont été romanisées, ont construit des villes, mais ce mode de vie a opposé une forte résistance de la part des berbères de l'intérieur. Aussi, la majeure partie des berbères encore à cette époque, donc lors de l'Antiquité, était nomade. L'on voit aussi que le nomadisme est une des particularités de l'animisme


L’animal sacré : le cas des éléphants dans l’Antiquité nord-africaine

Après cette première esquisse, voyons vraiment que disent les auteurs antiques et qu'est-ce qu'on a découvert.


Vous vous souvenez, une des caractéristiques de l'animisme, c'est que les croyances vont s'adapter au milieu naturel, aux animaux mais aussi au paysage. Au Maroc, pendant l'Antiquité, il y avait des éléphants. Un auteur grec devenu citoyen romain au IIIe siècle nous apprend qu'en Mauritanie, donc au Maroc de l'Antiquité, existaient des éléphants sacrés.


Il écrit, Il y avait au Maroc, dans une forêt des pentes de l'Atlas, des éléphants sacrés. Ils devenaient si vieux et si gros qu'ils pouvaient à peine se remuer, mais possédaient d'énormes défenses. Un roi du pays, les filles paraît-il tuées par cupidité, événement qui détermina une épidémie mortelle chez les populations de la contrée. » Voilà une preuve historique de l'animisme chez les Berbères. Vous vous souvenez, c'est accorder un esprit sacré à un animal en particulier et aussi cet esprit peut être soit bienveillant ou malveillant. Là le fait d'avoir tué les animaux protégés par cet esprit sacré a entraîné une épidémie. 


Gravures rupestres : témoignages d’un animisme ancien

Aussi comme pour les grottes de Lascaux, nous avons trouvé des gravures rupestres représentant des éléphants dans les grottes en Afrique du Nord de manière totémique, c'est-à-dire qu'on en a accordé des pouvoirs magiques à ces éléphants. Ces grottes ont été découvertes dans l'Algérie actuelle et dans le Maroc actuel. En Algérie, on a découvert ces gravures dans le Wechéria, Jebel Besseba et Ain Safsaf. au Maroc, dans le Sous au Maroc, nous avons retrouvé des représentations d'éléphants. D'un point de historique, ces légendes ont été recueillies par le roi Juba, lui-même repris par intermédiaire de Plutarch, d'Eliens, de Strabon et de Plin l'Ancien. D'un point de vue historique,ces légendes sont à prendre au sérieux.


Vers l’Est : du pur animisme au polythéisme

Continuons sur les signes de l'animisme. Là vous voyez, je parle de l'ouest de l'Afrique du Nord, concentré dans l'Agérie actuelle et dans le Maroc actuel. Nous allons nous diriger petit à petit vers l'est et comprendre l'évolution que l'animisme a eu.et plus on se dirigera vers l'Est, plus on se dirigera vers le polythéisme.


Le culte solaire chez les anciens Berbères

 Un des cultes animistes qu'il existait au Maroc et dans la gérée actuelle était le culte voué au soleil et à la lune et particulièrement au soleil. Qu'est-ce qui nous fait dire ça ? C'est à la fois les auteurs grecs et aussi l'archéologie. Les auteurs grecs, c'est l'historien Herodote qui écrit que les anciens berbères vénéraient la lune et le soleil.et leur offrait même des sacrifices. Le romain Cicéron, du 1er siècle avant Jésus-Christ, rapporte que le roi de Numidie, Massinissa, vouait un culte au soleil important. Donc il écrit,je vois dans mon royaume et dans mon palais Sipion. Alors d'autres auteurs vont nous confirmer cette adoration du soleil comme Augustin Dippon, ce fameux auteur berbère romanisé. Il écrit que les chrétiens se faisaient persécuter par les berbères adorateurs du soleil, notamment un chrétien qui s'appelait Samuel le Confesseur avait des problèmes car les berbères voulaient qu'il adore .


Découvertes archéologiques : symboles solaires

Dans l'atlas au Maroc, concernant les découvertes archéologiques, on a retrouvé un astre solaire, donc plus précisément au Mont Yaourt. Alors qu'est-ce qui nous fait dire que ce pas un polythéisme ? Vous vous souvenez, l'animisme, c'est voie inculte aux forces de la nature. Donc ce soleil, il n'a pas une personnalité, ce n'est pas un personnage qui a créé quelque chose.les populations le vénéraient car c'était justement le soleil. Ils n'accordaient pas d'image ou de statut à ce soleil. Donc là, on est bien dans l'animisme.


Le culte du bélier : de l’esprit animal au dieu Hamon

 Pour continuer notre transition vers l'Est, parlons du culte du bélier. Car il est très intéressant. Nous allons avoir à l'Ouest, donc principalement dans le Maroc et dans l'Algérie actuelle, le culte ancien du bélier.qui va petit à petit être transformé dans le polythéisme en un endroit qui est célèbre partout, qui sera le dieu des berbères de l'Est, donc de l'Oasis de Siwa et de Libye, le dieu Hamon. Mais avant cela, il a été vénéré comme simplement force de la nature, esprit sacré de l'animal bélier. 


Le culte des morts chez les Berbères : croyances et rites funéraires

Terminons cette deuxième partie avec le culte des morts pratiqués par les berbères il y a des milliers d'années. À vrai dire, c'est l'une des premières croyances que les berbères avaient. Et vous allez le voir, elle s'inscrit pleinement dans l'animisme. Comme on l'a vu en première partie, l'animisme croit en une vie après la mort. Et on considère que l'animisme a commencé lorsque les humains s'occupaient de leur mort et effectuaient des rituels pour le passage de la vie après la mort. Des auteurs antiques viennent nous éclairer à ce sujet, notamment Pomponius Mela qui nous dit que les ancêtres des berbères vénéraient leurs ancêtres. Mais là où c'est plus précis, c'est Herodote qui nous parle des Nazamons, donc ce peuple libique qui vivait en Libye pendant l'Antiquité. Il écrit,Ils y font leurs prières et ils dorment ensuite. Si pendant le sommeil ils ont quelques songes, ils en font usage dans leur conduite. On voit là une pratique, l'une des pratiques les plus anciennes de l'animisme pratiquée par les berbères.


Vestiges archéologiques : rites funéraires du Capsien

 D'un point de vue archéologique, nous avons découvert aussi des pratiques rituelles quand les personnes meurent. Notamment à l'époque capcienne, donc aux alentours de moins 10 000 avant Jésus-Christ. Le petit rappel, les capciens, ce sont une culture dans le contexte des ibéromaurusiens, donc les ancêtres des berbères. Les capciens coloraient les corps d'une couleur ocre et enterraient les corps notamment avec des œufs d'autruche, des bijoux et des armes. Les œufs d'autruche représentaient une potentielle résurrection. Aussi, peut ajouter que dans les îles Canaries, donc les guanches, momifiaient les morts.


Survivances animistes à l’époque moderne

après avoir vu les définitions d'animisme et de polythéisme et comment cela se traduisait dans les temps anciens, préhistoire et antiquité, essayons de voir maintenant en troisième partie, s'il existe aujourd'hui ou s'il a existé dans un temps plutôt reculé mais assez proche, donc 19e siècle, période moderne, des restes d'animisme parmi les populations d'Afrique du Nord. Vous vous souvenez, en toute première partie, nous avons vu que la transition entre polythéisme, animisme et monothéisme n'étaient pas abruptes et se faisaient sur le temps long. Les populations, c'est bien naturel, n'ont pas pu abandonner leurs croyances millénaires d'un seul coup pour en adopter une autre. Parfois, ces croyances vont être transformées pour s'adapter aux nouvelles croyances. Ou alors parfois, elles vont se réduire à une culture ou à un parler précis.


L’arbre-monde : une cosmologie berbère millénaire

C'est ce que nous allons voir tout de suite, notamment avec l'une des plus anciennes croyances des Berbères, l'arbre-monde. Concernant cette croyance dans la tradition purement berbère, vous allez comprendre que ce qui nous a resté a été récupéré à travers la tradition orale. Pour tout ce qui est preuve historique, nous avons le pilier d'jèdes dans la mythologie égyptienne qui est l'équivalent et ensuite l'arbre-monde est présent dans quasiment toutes les mythologies. Mythologies hindou, slave, nordique.


Ce qui nous est resté dans cette croyance, va plutôt être une expression qui est témoin de cette ancienne croyance et qui est encore utilisée aujourd'hui. L'arbre monde, selon la tradition orale berbère, est un arbre mythique qui relie les trois mondes, le monde céleste, le monde des hommes et le monde souterrain. Le monde en berbère qu'on appelle atala, le monde souterre. Sur cet arbre, sur les feuilles figurent les âmes des individus. Chaque feuille est une âme.


Et quand une personne meurt, encore aujourd'hui dans le Souss au Maroc, on peut entendre en tâche le hît, donc dans la langue chle, idrd et frauns, donc sa feuille est tombée. Et en kabili aussi, l'on pouvait entendre l'expression yirli ou frau, sa feuille est tombée. Donc cette expression, quand une personne meurt et qu'on entend cette expression, elle témoigne d'une croyance qui a des millénaires.


Témoignages ethnographiques de l’époque coloniale

 Alors, seconde croyance qui est restée,dans l'époque moderne, il faut savoir que beaucoup de croyances ont été perdues lors du XXe siècle après le passage de la colonisation et l'arrivée de la modernité. Grâce à certains anthropologues français qui ont rédigé des revues sur les pratiques des tribus reculés dans la campagne, avons des témoignages, ici écrits, de certaines pratiques qui nous rappellent l'animisme.


Les grottes sacrées : guérison et esprits souterrains

Je vous renvoie à l'ouvrage de Jean Gadfossé. L'ouvrage s'appelle Les grottes au Maroc, de l'habitat primitif aux lieux cultuels. Vous vous souvenez dans l'animisme, les grottes, c'est un objet inanimé, mais peut être l'objet d'un culte ou sinon d'un lieu sacré. Nous pouvons lire dans cet ouvrage que certaines grottes au Maroc, et sûrement dans la région, avaient des pouvoirs de guérison.qu'on venait chercher soit la guérison ou soit un moyen de se guérir. Voici un extrait du livre. sont naturellement les djinns qui habitent l'intérieur de la terre qui sont censés parler aux consultants, donc aux personnes malades. Ils sont d'ailleurs supposés être la cause directe de la maladie et c'est par une offrande ou un sacrifice qu'on peut s'attirer leur clémence. Donc dans une époque encore pas ancienne, donc il y a peu de temps,les berbères partaient dans certaines grottes bien précises pour faire un sacrifice et ils pensaient que le malade allait guérir. Donc vous vous souvenez encore une caractéristique de l'animisme, accorder un lieu précis, un pouvoir surnaturel. 


Le maraboutisme : survivance moderne de l’animisme

Terminons cette vidéo avec la dernière survivance de l'animisme dans les sociétés actuelles et récentes en Afrique du Nord,et pas des moindres, c'est le maraboutisme, ou bien le culte des saints qu'on retrouve en Afrique du Nord partout, que ça soit surtout de l'alibi finalement au Maroc. Tout le monde a entendu parler de procession, d'aller chercher la baraka parmi un saint, mais finalement, est-ce que ces pratiques n'ont pas une origine très très ancienne ? Pour étayer mes propos, je vous ai trouvé un ouvrage intéressant.qui parle d'un maraboutisme précis, c'est le maraboutisme en Tunisie. Cet ouvrage s'appelle «Survivance mystique et culte de possession dans le maraboutisme tunisien» de Sophie Ferchiou, publié en 1972. 


Les prêtres et prophètes berbères dans l’histoire

ce qu'il faut savoir, c'est un siècle avant l'arrivée de l'islam en Afrique du Nord, on graignait les Byzantins, ils ont même fait la guerre aux premiers musulmans, et les Byzantins ont décrit les indigènes, les berbères,comme étant des sociétés qui se reliaient, qui avaient confiance beaucoup en les devins et divers prêtres et prophètes. Par exemple, même dans les guerres anciennes, en Numidie avec Massinissa, etc. les tribus décidaient de soutenir un camp ou un autre souvent sous les conseils d'un prêtre, d'un devin ou d'un prophète berbère. Ces prêtres dans les temps anciens étaient considérés comme un intermédiaire avec le monde des esprits. Et ce qui s'est passé avec l'arrivée de l'Islam, certaine partie de la population nord-africaine, nouvellement convertie, était en manque d'un intermédiaire. C'est pour ça que, même encore aujourd'hui, parfois nous pouvons avoir une population qui demande la baraka en priant à côté d'un tombeau d'un saint. Finalement, en faisant cela, c'est une manière déguisée d'avoir un intermédiaire.


L’héritage animiste dans la tradition orale

C'était exactement cette pratique qui existait encore au VIe siècle en Afrique du Nord quand les tribus berbères, à travers un devin ou un prophète, demandaient ce qui se passait dans le monde des esprits. Aussi encore un petit exemple, là plus à travers la tradition orale, si vous vous baladez dans les montagnes de l'Atlas, vous entendrez dire que parfois il y eut des saints qui savait parler aux animaux. Il a encore peu une subsistance de l'animisme en accordant aux animaux finalement à une intelligence, une sacralité. Aussi, une pratique qui maintenant est plutôt rare mais qui existait encore le siècle dernier était de dormir la nuit dans la tombe d'un saint. Et si dans ce rêve le saint entrait en contact avec la personne et lui donnait un message, c'est qu'il fallait l'écouter. Là vous voyez l'importance du rêve qui était aussi présente dans les temps anciens.


Conclusion : les traces persistantes de l’animisme

Alors pour conclure cet article, nous avons vu que les croyances animistes reposaient sur des temps très très anciens dans l'humanité et que malgré cela, il y a des restes aujourd'hui. Bien sûr, ils n'ont plus rien à voir avec ce que nous avions dans l'Antiquité et dans la préhistoire, mais en fouillant bien quelques pratiques, nous pouvons retrouver des restes animistes. Je voulais préciser que délibérément je n'ai pas parlé des croyances autres qui existaient en Afrique du Nord.par exemple les croyances phéniciennes, les croyances grecques et les croyances égyptiennes. 




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